Abdoulaye Maïga, Université de Ouagadougou
Banza Baya, Université de Ouagadougou

A priori homogène de par son caractère universel, la nuptialité en Afrique est en proie à de profondes mutations. Les normes traditionnelles connaissent des mutations consécutives au changement social en cours. À partir des données de l'enquête migrations, insertion urbaine et environnement (EMIUEB) de 2000 au Burkina et d'autres sources complémentaires, l’objectif de notre communication est d’appréhender l’évolution des comportements matrimoniaux au Burkina Faso. Autrefois surtout une affaire de la collectivité concrétisant un engagement entre deux groupes sociaux, les analyses révèlent qu'aujourd’hui, on assiste à l’expression de nouvelles normes et stratégies matrimoniales répondant moins au déterminisme communautaire qu’à une initiative individuelle des conjoints. Les unions interculturelles tendent à s’imposer et à se généraliser. Toutefois, si les populations urbaines (versus les populations rurales) accordent moins d’importance aux considérations de similitudes ethniques pour la formation des unions, elles sont plus attentives à la communauté d'obédience religieuse pour le choix d'un(e) partenaire