Barthélemy Kalambayi Banza, Université de Kinshasa

Les sociétés congolaises peuvent être regroupées en deux blocs selon la morale sexuelle des ethnies quant à l’exigence ou non de la virginité des filles jusqu’au mariage. A partir des données de l’enquête MICS2 (2000), nous analysons l’observance ou non de l’abstinence sexuelle préconjugale par les femmes congolaises des générations 1950-86. Cette appréciation est effectuée en confrontant l’âge au premier mariage des 9031 femmes non célibataires à leur âge au premier rapport sexuel dans les 11 provinces. Les résultats montrent une tendance au relâchement de cette norme dans les provinces du Bas-Congo, Bandundu et Maniema contrairement aux femmes des provinces du Kasaï-Oriental, Kasaï-Occidental, Nord et Sud-Kivu où la virginité est traditionnellement une condition pour la célébration du mariage coutumier. Les femmes des générations ’80 de toutes les provinces auraient plus observé cet interdit que celles des générations ‘60 et ’70, à cause notamment de l’adhésion massive des congolais aux églises néo-évangéliques durant les années ’90.